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Parfois, lorsque ce sentiment du temps qui passe fait surface, une douce mélancolie s’éprend de nous, futile voile parsemé de fragrances poivre et sel. A l’heure d’une époque informatique, où le stockage numérique s’étend dans nos vies, nous pouvons déjà constater la suprématie du court-termisme : appareil photo numérique pour les soirées, tags récurrents sur les réseaux sociaux, des manières tout aussi malignes pour souligner le caractère instantané de nos vies plus ou moins mouvementées. La vitesse par laquelle les échanges se créent s’est multipliée au cours des décennies. Les envies se font beaucoup plus pressantes, les désirs beaucoup plus oppressants.
C’est par ailleurs dans cette multitude inassouvie qu’il est nécessaire de réaliser l’importance de tout-un-chacun. La place que nous prenons dans la vie des autres, ou que nous avons prise parce que les amitiés se délient selon le milieu estudiantin ou professionnel, est un thermomètre relativement pratique. Dans chaque ordinateur se trouvent maintenant des dossiers photos par dizaines, d’événements plus ou moins marquants. Panacée mémorielle ? Je suis enclin à répondre oui. Mais où se trouve le plaisir de garder toutes les photos ? Les meilleures sont souvent celles qui sont naturelles : des sourires pris sur le vif, des expressions particulières, où les portraits font d’excellents avatars. Sur tous ces clichés, concentrons-nous sur l’essentiel. La mémoire fera le reste.